anglicisme

Faits de société

En informatique, beaucoup de mots sont d'origine anglo-saxonne, de sorte que l'utilisation qui en est faite contient de nombreuses habitudes anglo-saxonnes. On crée ainsi de nombreux termes à la mode anglaise en fabricant un verbe à partir d'un nom, et surtout si ce nom est un nom propre, désignant un programme ou même une marque. On peut donc « ftper », « ARJiser », ou « telnetter », ce qui signifie « transférer un fichier avec ftp », « compresser des données avec ARJ » et « se connecter à un service distant avec telnet ». D'une manière générale, on n'hésite pas à créer les mots nouveaux qui pourraient être nécessaires, à moins qu'on ne préfère utiliser une francisation du terme anglo-saxon, ou ce terme lui-même. Il n'est pas toujours évident de déterminer la signification exacte d'un sigle ou d'un acronyme, car elle n'est pratiquement jamais utilisée dans le langage courant. Ainsi « PARC » veut dire « Palo Alto Research Camp » ou « Palo Alto Research Center ». Tous les conseils à ce sujet seront les bienvenus. Un ordinateur est avant tout un individu particulièrement stupide et borné, auquel il faut tout décrire dans les moindres détails. Par déformation professionnelle, les informaticiens sont donc très précis dans le choix de leurs terme et de leur vocabulaire, quitte à agacer quelque peu les gens qui les entourent, en utilisant dix termes différents pour ce qui paraît être des objets identiques. On trouve ainsi les termes d'« application », de « logiciel », de « progiciel », d'« utilitaire » et de « programme », termes dont les nuances ne sont pas toujours évidentes, et ce, sans parler des abréviations et des mots qui tiennent franchement de l'argot (« app », « soft », « usine à gaz »), en plus des termes équivalents anglais, qui sont parfois même plus employés que leur version française. Il est aussi d'usage de personnifier les machines que l'on côtoie à longueur de journée, et de les considérer comme si des petits homoncules y vivaient en s'échangeant des messages, en ayant en bref tous les problèmes que nous avons nous-mêmes. Cet usage est encore rehaussé par les identifiants des machines sur les réseaux, qui les parent de noms parfois tout à fait amusants (Godzilla, Pupuce, Robert...).

(20-02-1999).

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